Le soldat Hector GUILLEMIN, chasseur à pied, artilleur, télégraphiste

Hector Léon GUILLEMIN est né à Rolampont le 13 juin 1896. Son père, Hilaire Amédée dit Joseph et sa mère, Marie-Eugénie FAITOUT, occupaient la fonction de gardiens au château de la famille BERT où ils disposaient d'un logement. Sa sœur Marguerite Hélène Marie est née le 19 octobre 1904.

Après l'école communale, Hector apprend le métier de boulanger, rue Diderot, à Langres. Mais, allergique à la farine, il doit changer pour un travail dans une quincaillerie.

Mobilisé, il participe à la Grande Guerre pendant que ses parents hébergent plusieurs de nos alliés américains. Entre autres, le chirurgien - sergent P. B. MOULTON du 101st Engineers qui noue une belle amitié avec sa famille d'accueil.

Pendant toute la Grande Guerre, il écrit à sa famille et à ses amis.

 

Dans un studio à Vincennes

 

En permission au château de Rolampont

Le 3 août 1915, Hector est à l’hôpital de Langres, pour être opéré d’une hernie.

« Ne vous faites pas de mauvais sang pour moi, car tout va bien, il parait que l’on ne ressent aucune douleur
pendant l’opération, ce n’est qu’après que le chloroforme rend un peu malade. »

Il dit qu’il mange bien. Il se réjouit d’avoir des nouvelles de tous et remercie bien pour les colis reçus. Les travaux de la terre et le prix des aliments prennent une grande place dans ses préoccupations.

Opéré le 6, il va bien.

Le 16, il voit « mon major du 21e »

Son ami BOISSET lui écrit, « Il n’est pas mécontent des boches qui l’ont blessé, car il dit qu’ils lui ont sauvé la vie pour au moins trois mois. »

Ses parents lui rendent visite le 19 août 1915.

Le 23 août, il part de Langres. Son adresse : 21e bataillon de chasseurs à pied, Hôpital temporaire n°5 Châtenay-Macheron.

Il rentre en permission à Rolampont le 1er octobre 1915.

Le 11 avril 1916, il est de passage à Creil, puis « aux armées. »

Dressant la liste des colis qu’il a reçu le 2 mai 1916, il note : « Marie DÉCHANET ne m’a rien donné. »

27 juillet 1916, Hector est blessé pendant un exercice. Il dit avoir un éclat de grenade dans l’épaule gauche mais que ce n’est pas grave. Il est évacué sur l’hôpital de Chalons-sur-Marne où il est opéré.

21 septembre 1916, de Talence, Gironde, où il est convalescent « c’est bien drôle que Pierre DANTRELLE ne donne pas de ses nouvelles. »

Le 24 septembre il apprend que ce soldat est blessé.

14 novembre 1916, Hector est à Rolampont.

Il part le 1er décembre suivant à Vincennes se former à l’artillerie. Mais il soigne les chevaux ...

Le 9 (ou 10) janvier 1917, il assiste à l’exécution de la première femme fusillée pour espionnage, Margueritte FRANCILLARD, laquelle refuse le bandeau sur les yeux et crie « Vive la France » avant de mourir. Hector dit que cela est bien triste.

Il craint de partir pour Salonique.

Le 19 février 1917, Hector quitte Vincennes pour le front. En traversant Rolampont, sans que le train ne s’arrête, il a le temps de jeter ce petit message par la fenêtre qui sera retrouvé et porté à ses parents :

« prière de remettre à M. ou Mme Guillemin ou Mme Fort Rolampont
20 février 4h
Je suis de passage à Rolampont et à mon grand regret je n’ai pu m’arrêter. Je vous embrasse tous
Hector G. »

40e corps, 12e régiment d’artillerie, 23e batterie SP n°84 « en Lorraine » (proche de Lunéville)

Sa batterie protège le front : 2 000 obus en deux jours le 9 mars 1917.

Il tue des rats dans l’abri ...

Le 12e devient 239e

Le 10 avril 1917, il devient télégraphiste à l’état-major.

Il est en permission huit jours à Rolampont.

Le 29 mai 1917, il voit le Donon, passe à Nancy le 12 juin. Dans la Meuse à partir du 20 juin, il arrive à Verdun le 25, à la cote 304, « le Mort Homme »

En septembre 1917, il est au sud de l’Alsace, vers la Suisse.

Il reçoit la Croix de Guerre le 6 octobre 1917.

8 mai 1918, il écrit à ses parents :

« Vous planterez probablement des pommes de terre dans les deux champs que nous avions été voir pendant ma perm. »

17 mai 1918, Hector quitte l’Alsace pour un front plus dur vers Amiens avec des soldats anglais, puis il va vers Château-Thierry, La Ferté-Millon avec des américains.

6 août 1918 : « je vous remercie de votre bon colis, vous remercierez aussi Marie DÉCHANET pour moi... »

Les Allemands repoussés, Hector va vers la Meuse.

27 septembre 1918, Hector reçoit sa citation à l’Ordre du régiment (sa deuxième étoile, après sa Croix de Guerre.)

30 septembre, il apprend la mort du cousin Auguste, fils de la tante Joséphine.

2 novembre 1918, il passe à Domrémy.

10 novembre 1918, des Vosges, après passage au col de la Chipotte :

« Quel bonheur si, demain, on apprenait que l’Armistice est signé, nous ne serions
pas longtemps ici, mais bientôt en occupation au bord du Rhin, l’on s’y attend. »

17 novembre, il est en Lorraine libérée, il ressent la joie des habitants à voir passer la troupe musique en tête.

« Entrée triomphale à Saverne »

« Les gentilles alsaciennes avaient mis leurs beaux costumes, elles nous jetaient des fleurs ... »

30 décembre 1918, sa dernière lettre est de Strasbourg, avant de rentrer chez lui, après la grand messe à la cathédrale.

Après l'armistice avec l'Allemagne, Hector est à Salonique où la présence française se prolonge.

Enfin libéré, il reprend la vie civile, embauché à la Sncf où il fera toute sa carrière.

Homme d'équipe à Rolampont ; facteur mixte à Maranville ; facteur enregistrant à Aix-en-Othe - Villemaure (Aube) ; chef de station à Theil Cerisier (Yonne) ; chef de gare à Latrecey (Haute-Marne), puis à Payns (Aube) et, enfin, à Bricon (Haute-Marne.)

Chef de gare à Payns, Hector est à nouveau confronté à l'armée allemande dont trois soldats l'entourent, sur cette photo

 

Toujours dans son uniforme, quelque temps après, en août 1944, il assiste à la traversée de la Seine par les Américains

Il s'installe à Rolampont pour sa retraite. Il y avait épousé Alida BOURGEOIS le 29 mai 1920.

De cette union sont nés deux garçons et une fille.

Hector meurt le 5 août 1969.

Il repose au cimetière de Rolampont dans la tombe voisine de celle du Général SCHNEIDER, dont l’épouse Éléonore DÉCHANET était parente avec Alida BOURGEOIS, femme d’Hector.

Source : texte & illustrations communiqués par M. Gilbert Tabouin - Avec l'aimable autorisation des descendants de M. Hector Guillemin

© 30.04.2007 - MAJ : 11/06/07

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