Louis-Joseph BORDET

 Bordet (Louis-Joseph), né à Rolampont (Haute-Marne), capitaine, officier de la Légion d’honneur.

Il servait dans les gardes françaises lorsque la révolution éclata. A la formation du 14e bataillon des fédérés (qui fit partie du 14e régiment), le 4 août 1792, il se présenta avec la médaille des vainqueurs de la Bastille et fut nommé capitaine.

Il était un de ces braves officiers par qui jurent les soldats du régiment dont ils illustrent le drapeau.

Voici quelques uns de ses exploits :

Le 17 floréal an II, il pénétra l’un des premiers dans Courtray, chargea, avec sa compagnie de tirailleurs, sur une batterie autrichienne, et s’empara de deux pièces de canon. Trois jours après, à la bataille de Moëcron, toujours avec sa compagnie de tirailleurs, il fit mettre bas les armes à un bataillon de Hessois.

Le 23, à Ingelmester, avec sept de ses soldats, il fonça sur deux pièces d’artillerie, qu’il enleva après avoir tué les canonniers qui les manoeuvraient.

Le 29 du même mois, à la bataille de Turcoing, il sauta dans une redoute et fit deux cent cinquante prisonniers.

Le 30 fructidor , même année, à Boxtel, où huit cents Français battirent cinq mille Anglais, le capitaine Bordet avec ses tirailleurs fit plusieurs centaines de prisonniers.

            Après quatorze campagnes, une blessure grave qu’il reçut en Italie le força de quitter son drapeau, emportant dans sa retraite un sabre d’honneur, qui lui fut décerné par décret du 28 fructidor an X.


 STEENACKERS (F. F. ), membre du Conseil général de la Haute-Marne, L’invasion de 1814 dans la Haute-Marne, Librairie académique Didier & Cie, libraires-éditeurs, Paris, 1868, p. 159.


NB : le 14e régiment de ligne, célèbre pendant la guerre de la Révolution sous le nom de 14e bataillon des Fédérés et plus tard pendant le guerre d’Espagne sous le nom qui lui est resté, eut en l’an VIII le département de la Haute-Marne pour lieu de recrutement et en reçu huit cents hommes dès la première année. cf. DUPRÉ, chef de bataillon, Les fastes du 14e régiment de ligne.

Louis-Joseph Bordet naquit en réalité à Thorey, département de l'Yonne, le 18 mars 1768, fils d'Étienne Bordet, propriétaire et de Sébastienne Nicolas. Soldat des gardes françaises du 31 décembre 1786 au 14 juillet 1789 ; c
apitaine au 14e régiment d'infanterie de ligne du 4 août 1792 au 1er floréal an XIII. Il fut admis à la retraite par décret impérial du 9 ventôse an XIII.

Il participa aux campagnes de 1792,  1793, de l'an II & de l'an III dans l'armée du Nord, de l'an IV dans l'armée de l'intérieur, de l'an VI & de l'an VII dans l'armée d'Italie, de l'an VIII dans l'armée de l'Ouest & de l'an X dans l'armée des Grisons.

Il prend part à plusieurs actions d'éclat.
Le 7 floréal an II, avec une compagnie de tirailleurs, il s'empare de deux pièces d'artillerie en entrant dans Courtrai. Le 10 suivant, il fait rendre les armes à un bataillon Hessois à Maucrou ; le 19, il enlève une redoute et fait 250 prisonniers. Le 23 floréal an II, avec sept hommes, il prend deux canons à Boxel et fait un grand nombre de prisonniers. Il s'expose ensuite à de grands périls, pendant l'inondation, pour faire entrer des vivres à Bosheine. Le 6 germinal an VIII, il se distingue à Legnage. Blessé de deux coups de feu à la jambe droite, au passage du Rhin, le 21 fructidor an III & d'un coup de feu au genou droit, le 6 germinal an VII.

Chevalier de la Légion d'honneur le 24 septembre 1803, officier de la Légion d'honneur le 14 juin 1804 (dossier LH 295043.)

Un sabre d'honneur lui fut décerné par décret du 28 fructidor an X.

Il est généralement présenté comme l'un des vainqueurs de la Bastille. Cf. JOLIBOIS (Émile), La Haute-Marne ancienne et moderne, Albi, 1861, p. 71 ; CARNANDET (J.), Géographie historique, industrielle et statistique de la Haute-Marne, Chaumont, 1860, p. 109 ; STEENACKERS (François-Frédéric), L'invasion de 1814 dans la Haute-Marne, Paris, 1868.

DUPRÉ (Ch.-L.), Les fastes du 14e régiment d'infanterie de ligne, 1836 ; JOLIBOIS (Émile), La Haute-Marne ancienne et moderne, Albi, 1861, p. 467 & CARNANDET (J.), Géographie historique, industrielle et statistique de la Haute-Marne, Chaumont, 1860, p. 109, le disent à tort natif de Rolampont. 


Il décède à Rolampont, où il était en retraite, le 5 septembre 1820.


NB : malgré ce qu'il est communément écrit, son acte de décès ne se trouve pas sur les registres de l'état civil de Rolampont.



© jchr 15 février 2009 - MAJ : 1er mars 2009

|| Retour à la page d'accueil || En savoir plus. Rolampont et son histoire ||