Joseph-Louis Keller
(1864-1945)
Né le 27 mai 1864 à Rolampont, Haute-Marne
Fils d'Antoine Keller, brigadier de gendarmerie,
chevalier de la Légion d'honneur & de Anne-Jules Bussy
En 1904-1905 et 1908, il réside à Paris, 2 rue Sainte-Isaure
En 1913 et 1926, il est domicilié à Paris, 175, rue de la Convention
Président de l'amicale des Hauts-marnais de Paris, dès 1888
En 1897, il siège à la commission extra-parlementaire chargée de l'examen
du projet de texte qui aboutira à la loi du 1er avril 1898 (Charte de la mutualité)
En 1913, il est chef du recensement des Étrangers au ministère de l'Intérieur, Division de la sûreté nationale
Membre du Conseil national économique
Délégué au congrès international de la Mutualité, en 1901
Vice-président fondateur de la Fédération nationale de la mutualité française, de 1902 à 1919
Vice-président délégué de la Fédération nationale de la mutualité française, 1924 à 1939
Président fondateur, en 1903, de la fédération des unions de sociétés de secours mutuels et de retraites de la Seine
(511 sociétés, 674211 affiliés)
Il participe, dès 1904, en qualité de délégué des sociétés mutualistes à diverses expositions internationales :
Saint-Louis, Liège, Londres, Milan, Bruxelles, Turin, Gand, Strasbourg
Fondateur membre du Conseil général et du comité exécutif de la Fédération internationale de la mutualité
Administrateur fondateur de L'Alliance française d'hygiène sociale
Les 20, 21 & 22 mai 1920, il participe au congrès de Mulhouse
de l'Alliance d'hygiène sociale qui se réunit sur les thèmes relatifs
aux habitations saines et à bon marché ;
à l'assurance obligatoire contre la maladie
et à l'invalidité et aux dispensaires d'hygiène sociale
Membre de la Commission d'assistance obligatoire aux vieillards infirmes et incurables de Paris
Membre le la Commission d'assistance-retraite de Paris
Membre de la Société de la soupe populaire du 18e à Paris
Délégué général de la Société contre l'alcoolisme et la tuberculose par la méthode de récalcification (Système Ferrié)
Il collabore à La revue des Employés, au Mutualiste de la voie-ferrée,
à L'écho des oeuvres sociales du Nord, au Nord mutualiste
Fondateur et directeur du journal mensuel Le mutualiste de la Seine
Président du syndicat de la Presse mutualiste et sociale
Président de la société de secours mutuel des Haut-Marnais à Paris
Dès 1901, il préside L'union des sociétés de secours mutuels et de retraites du
1er collège (190 sociétés, 287000 affiliés)
Conférencier, il assure plus de 1500 interventions sur la Mutualité & l'éducation sociale
avec, en 1904, une moyenne de 150 conférences par an, à Paris, sur six ans
Il écrit plus de 300 articles sur l'économie sociale
Favorable à l'assurance sociale obligatoire, dont il reconnait les mérites, dès 1920,
tout comme le docteur Édouard Grinda (1866-1959) député de Nice,
dirigeant de la mutualité niçoise et rapporteur de la loi de 1928
sur les assurances sociales.
Le soutien officiel de la Fédération nationale de la mutualité française
aux assurances sociales sera énoncé au congrès de Lyon, en 1923
Il représente la Fédération nationale de la mutualité française
à la Conférence internationale de la mutualité et des assurances sociales de 1927 à 1933
En avril 1940 il donne sa démission du comité exécutif
de la Fédération nationale de la mutualité française
Devenu aveugle, le pèlerin de la Mutualité décède en novembre 1945.
Loin de se donner en public comme une vedette, il travaillait sans bruit
avec un dévouement sans relâche ; sa vie a été toute entière
tissée de jours remplis d'un labeur tenace et obscur
en faveur des humbles, des déshérités, des malheureux
(Raymond LAVIELLE)
UNE JOURNÉE
MUTUALISTE
M. Louis KELLER à Roubaix La journée du 27 octobre [ndr:1907] prendra rang parmi
les dates mémorables dans les fastes de la Mutualité roubaisienne.
Plusieurs sociétés de secours mutuels de Roubaix profiteront de la
présence de M. Louis Keller dans cette ville pour entendre sa parole
éloquente et persuasive.
Nos lecteurs nous sauront gré de publier, à cette occasion, une biographie sommaire de ce mutualiste fervent, actif et dévoué. M. Louis Keller est le fils d'un ancien sous-officier de
gendarmerie, décoré des Médailles coloniale et militaire et
chevalier de la Légion d'honneur. Il est né, le 27 mai 1864, dans
la Haute-Marne, à Arc-en-Barrois [ndr : Joseph Louis Keller est
en réalité natif de Rolampont], où vit encore sa mère qu'il
entoure d'une respectueuse et filiale affection et auprès de qui il
se plaît à aller, chaque année, passer les quelques jours de congé
dont il peut disposer. Débarqué sans fortune à Paris en
1879, à l'âge de 15 ans, M. Keller travaille d'abord dans un bureau
et en même temps suit des cours afin de perfectionner son
instruction et se faire admettre en qualité de professeur dans
l'enseignement libre. Fermement résolu à se créer une situation,
il se livre au travail avec une telle ardeur que sa santé en est
ébranlée et qu'il se voit contraint d'abandonner l'enseignement
pour prendre, à la Compagnie du Gaz, un emploi où son activité
trouve plus facilement à se dépenser. Il entre plus tard dans
l'Administration. Les œuvres sociales, dont il entrevoit la
haute portée, l'attirent particulièrement. Tout jeune encore, il
s'intéresse aux mouvements corporatifs et mutualistes. Profitant de
ses loisirs il donne des leçons et suit, en même temps, des cours
d'économie sociale. De concert avec quelques amis, il fonde le
syndicat corporatif du gaz dont il ne tarde pas à devenir le
délégué, et ensuite la Fédération nationale des employés. Il
donne alors sa collaboration à la Revue des employés.
Nous le trouvons, en 1890, à Saint-Denis. A cette époque, il est devenu un fervent mutualiste, menant à Paris et dans la banlieue une active campagne en faveur des sociétés de secours mutuels. Président de la société amicale des Haut-Marnais de Paris qu'il a
fondée, il y établit un service médical pour les familles, une
caisse de secours immédiats, des consultations judiciaires gratuites
et un service de placement gratuit au fonctionnement duquel il
consacre une infatigable activité. Il fonde aussi la société
scolaire de Saint-Denis dont il est nommé vice-président, se
dévoue, en qualité d'administrateur, à la Caisse des victimes
du travail et devient membre des Soupes populaires. La
lutte contre la tuberculose le passionne, et, avec le concours de M.
le professeur Charrin et du docteur Courtois-Suffit, il organise à
Paris des conférences qui ont un grand retentissement. Enfin, il
fonde, en 1901, la puissante Union des Sociétés de secours mutuels
du Ier Collège, qui groupe actuellement plus de 380.000
mutualistes. Constamment sur la brèche, M. Louis Keller ne
laisse pas un seul instant se ralentir son zèle de propagandiste et
le nombre des conférences dans lesquelles il a traité, à Paris et
en province, les questions de mutualité et d'éducation sociale
s'élève, à ce jour, à plus de six cents. Aussi toutes les
branches de la mutualité lui sont familières et il en parle avec
une compétence hautement autorisée. Il ne faut donc pas
s'étonner si M. Keller jouit dans le monde mutualiste d'une grande
notoriété et d'une autorité unanimement reconnue, qui s'est
manifeste en maintes circonstances. Dès la constitution de
la Fédération nationale en 1902, il est élu vice-président et
choisi par la Commission de la maladie pour présider ses travaux. A
deux reprises différentes il a été secrétaire de la Commission de
recensement des élections pour le Conseil supérieur de la
mutualité. Il est délégué à l'Union des sociétés scolaires de
la Seine, l'un des vice-présidents de la Fédération mutualiste du
même département et président d'honneur de plusieurs associations.
Délégué à tous les importants congrès mutualistes, il fut l'un
des secrétaires du Ier Congrès national des retraites,
vice-président du 2e Congrès des retraites et du IXe
Congrès national à Nice, et membre du jury aux congrès-concours du
Raincy (1901) et de Châlons-sur-Saône (1902.) Le 18 août
dernier il recevait un nouveau témoignage d'estime des mutualistes
parisiens qui l'ont nommé membre de la Commission d'appel pour
l'Assistance obligatoire aux vieillards, infirmes et incurables. Ardent propagandiste par la parole, M. Keller n'est pas moins
fervent propagandiste par la plume. Directeur du Mutualiste de la
Seine, dont les lecteurs apprécient hautement la noblesse de ses
idées et la générosité de ses sentiments, il a été élu à
Nice, au cours du Congrès, président du Syndicat de la Presse
mutualiste et sociale. Des récompenses accordées pour ses
travaux aux expositions de Paris, Lille, Hanoï, Saint-Louis, Liège
et Milan, ainsi qu'une médaille d'or décernée par la Société
d'encouragement au bien sont venues consacrer les mérites de M.
Keller qui, d'autre part, est décoré de plusieurs ordres étrangers,
titulaire des médailles de bronze, argent et or de la mutualité,
officier d'académie depuis 1896, officier de l'instruction publique
depuis 1901 et chevalier de la Légion d'honneur depuis 1904. Appelé souvent à collaborer avec M. Louis Keller à une œuvre
commune dans divers groupements mutualistes et aussi dans les
Congrès, nous avons pu personnellement apprécier à leur juste
valeur, la largeur de ses vues, la justesse de ses observations,
l'exactitude de ses informations et la sûreté de ses décisions.
Nous avons constaté avec quelle conscience et quelle compétence il
s'acquittait toujours des fonctions qui lui étaient confiées. Nous
avons pu surtout apprécier la loyauté de son caractère ainsi que
la bonté et la délicatesse de son cœur, toutes qualités qui nous
font priser avantageusement la faveur de le compter parmi nos bons et
fidèles amis. ED. DUQUENNE. Le Nord mutualiste, 2e année, n° 45, 10 octobre 1907, p. 1 & 2. |
Sources : Le Nord mutualiste, 2e année, n° 45, 10 octobre 1907, p. 1 & 2 ; Almanach des mutualistes, 1906 ; Bulletin des lois de la République, 1871, 1905 ; Archives nationales, base de données Leonore, cote LH 69608 ; DREYFUS (Michel), Liberté, égalité, mutualité. Mutualisme et syndicalisme, 1852-1967, Les Éditions de l'Atelier-Éditions Ouvrières, collection Patrimoine, Paris, 2001.
© jchr 11.03.2016 - MAJ : 12/03/2016