................(...).............. La ville de Langres
fut déli-
vrée de ses plus grandes alarmes par le combat de
Fontaine-Française.
.... Guillaume de Tavannes
arriva sur le champ de ba-
taille avec une centaine de chevaux qu'il mit à la dispo-
sition du roi. C'était de la cavalerie langroise. Biron
lui fit l'honneur de la choisir et de l'entraîner avec
lui
«pour choquer des premiers (1).»
Les trompettes sonnent
la charge. On donne si furieusement contre l'ennemi,
que deux des gros escadrons de Mayenne sont percés à
jour. M. de Dinteville combat vaillamment avec ses
Langrois, et les ramène plusieurs fois à la charge. Le
roi, au milieu de la mêlée, court les plus grands dan-
gers pour sa vie et sa liberté. Il est garanti de
cinq coups de lance par un soldat des environs de Lan-
gres, nommé La Margelle (2),
qui lui-même en reçoit
deux au bras et à la cuisse. Henri IV, pénétré de
recon-
naissance, veut attacher ce brave à sa personne ; mais
l'arquebusier se sent plus propre à briller sur un
champ de bataille que dans les salons d'une cour : il
demande seulement qu'on veuille bien lui bander ses
plaies. Bref, cette troupe langroise fit merveille, et
gagna sur les Espagnols une cornette qui lui servit
de trophée pour sa rentrée à Langres. Dans les rangs
de cette glorieuse phalange, se trouvaient les frères
Garneries, surnommés l'un La Mort, et
l'autre,
l'Amour, qui se battirent comme des lions. Ils
furent aussi remarqués par le roi et lui demandèrent
pour récompense l'honneur de porter l'épée toute
leur vie. J'ignore si cette distinction s'est perpétuée
dans cette famille ; mais leur nom existait encore à
Langres, il y a quelques années.
(1) Javernault,
p. 138.
(*)
(2) Natif de Rolampont (mss.
TABOUROT).
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PIEPAPE (DE), Léonce, Histoire
militaire du pays de Langres et du Bassigny,
1884 ; Editions de St-Seine-l'Abbaye, 1984, p. 151.
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